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HARVARD COLLEGE LIBRARY

BOUGHT FROM THE INCOME OF THE FUND BEQUEATHED BY PETER PAUL FRANCIS DEGRAND (1787-1855) OF BOSTON FOR FRENCH WORKS AND PERIODICALS ON THE EXACT SCIENCES

AND ON CHEMISTRY, ASTRONOMY AND OTHER SCIENCES APPLIED TO THE ARTS AND TO NAVIGATION

ae by Google

_ SOCIÉTÉ

LETTRES, SCIENCES ET ARTS DE METZ.

SÉANCE GÉNÉRALE DU 24 MAI 4824.

vV<. ANNÉE

M.DCCC.XXIII M.DCCC.XXIV.

| METZ , LAMORT, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ.

Ju 1824.

Fr 39,20

NRA CO à (MAY 18 1922 °

LisnARY DEGRAND FUND

I

\ APS AS

SOCIÉTÉ

LETTRES, SCIENCES ET ARTS DE METZ.

DISCOURS DE M. PONCELET, PRÉSIDENT.

Messœuns,

E est chez tous les peuples des époques mar- quées par les progrès des sciences et des arts; une noble et généreuse émulation s'établit entre les talens de différens genres ; les récompenses nationales , la considération personnelle, les hon- neurs deviennent le-partage de l'artisan qui exé- cute, du savant qui médite et de l'homme de génie qui crée : à ces mêmes époques, le com- merce s'étend et s'agrandit par des combinaisons profondes qui font écouler, par mille canaux,

(4) les produits de l’agriculteur et du manufacturier ; le négociant, livré à ces grandes opérations qui enrichissent les gouvernemens et les peuples, devient à son tour un homme recommandable aux yeux de ses concitoyens et de l'autorité; sa réputation de probité et de savoir s'étend au dehors, et devenu opulent, il ne rougit pas de continuer l'exercice d’une profession à laquelle

il doit tant d'avantages, bien loin de chercher

‘à acquérir de vains titres à une oisive indolence ! | À ces époques encore, le guerrier abandonne le glaive pour la charrue, et le tumulte des camps pour les entreprises paisibles des arts ; les familles patriciennes elles-mêmes, oubliant et méprisant de puériles considérations, de stériles préjugés, ne dédaignent pas de suivre cette heureuse im- pulsion du siècle ; ces familles ennoblies par d’an- ciens souvenirs, par de véritables services ren- dus à la patrie et au prince , cultivent avec succès les sciences utiles , créent des manufactures , s'as- socient enfin à tous les travaux de l'esprit, à toutes les découvertes des arts, qui peuvent aug- menter le bonheur et la prospérité des individus, agrandir les ressources et la gloire de l’état.

À ce tableau si intéressant et si vrai des épo- ques les plus remarquables de l’histoire des peu- ples et des gouvernemens, vous avez pressent, Messieurs , que je voulais vous entretenir de notre

[l

ne D ne CG Emme coran

| (5) gloire personnelle , de la prospérité de cette belle France que nous aimons et dont nous sommes fiers à de si justes titres, enfin des succès nou- veaux et brillans qu'ont obtenus son industrie et ses arts sous la protection d’un monarque ver- tueux et éclairé.

. Metz n’est point restée étrangère à cet utile essor de la pensée et du génie des arts, à cette lutte généreuse des. talens de tous les genres; vous en avez acquis la preuve, MEssIurs, par l'exposition modeste, mais pourtant recomman- dable , de nos produits divers, faite l'année der- niére sous vos yeux et sous VOS auspices ; Vous avez vu les citoyens et l'étranger s'empresser de venir admirer les progrès récens de notre in- dustrie, et applaudir aux efforts de nos artistes et de nos manufacturiers ; concours d'estime qui n'a fait qu'exciter davantage leur zèle et leur ardeur! La Société académique dé. Metz s’est trouvée heureuse de pouvoir participer à ce noble concert d’éloges, et de servir d’interprète à la voix éclairée des magistrats et du public de ce département; elle a acquitté une portion es- sentielle de sa dette envers la patrie, elle a suivi l'esprit de son institution et de son mandat. Oui, Messieurs , j'oserai le dire, tant qu'elle dirigera ses efforts vers l'utilité générale , tant qu’elle por- tera sés soins à éclairer , à encourager les arts

| (6)

et l'industrie, nos magistrats, nos concitoyens sauront apprécier son zèle, et applaudir à ses modestes travaux.

Persuadé, en mon particulier, que cette heu- reuse disposition des esprits, que-cet entraîne- ment vers le perfectionnement dessciences et des arts utiles, est, pour notre pays, le gage assuré d'un avenir de prospérité et de gloire, qu'il faut se hôter de faire éclore; bien convaincu d’ail- leurs que l'intérêt le plus vif se rattache à tout ce qui peut éclairer l’état actuel de ces sciences et de ces arts, je tenterai de jeter un coup d'œil rapide sur ce qu’ils furent aux diverses époques remarquables de notre histoire; je chercherai à remplir, par là, une portion de la tâche qui m'est imposée par nos usages et nos réglemens : heureux si mon amour pour le bien public peut suppléer à ce qui me manque du côté des lu- mières et du talent ! | |

Si nous remontons jusqu’à l'époque de loccu- pation des Gaules par les Romains, pour y dé- couvrir quelques traces de nos arts et de notre. industrie, si nous interrogeons les monumens qui attestent le séjour qu’ils ont fait dans nos contrées, nous trouverons que Metz dut être dès-lors une des villes les plus florissantes parmi celles qui composèrent les colonies de-ce grand peuple. En effet, l’ancienne capitale des Médio-

{

(7):

matriciens renfermait naguère et recèle encore des vestiges précieux, des restes imposans qui ne peuvent avoir appartenu à une ville privée de commerce et d'industrie : on ne saurait fouil- ler la terre sans y rencontrer, de toutes parts, les débris entassés, monumens de sa splendeur et de sa décadence: les vases, les médailles, les statues, les colonnes, les corniches d’édifices d'une grandeur colossale, jadis debout, gisent pêle-mèêle parmi les pierres sépulcrales et les urnes cinéraires. On admirait, il n’y a pas deux siècles encore, les ruines majestueuses d’une Naumachie, d’un Cirque et d'un Amphithéitre, de Thermes ou de bains publics; nous conser- vons aujourd'hui même les restes magnifiques de lAqueduc construit par Drusus, qui des hauteurs de Gorze, amenait par-dessus la vallée de la Moselle, les eaux dans la Naumachie, dans les fontaines et les bains publics. Quelques inscriptions de tombeaux, des fres- ques, des mozaïques et divers morceaux d’ar- chitecture et de sculpture, nous ont conservé des renseignemens précieux, quoiqu'imparfaits, sur l'état des arts d'utilité et de goût chez nos ancêtres. Je ne répéterai pas ce que divers auteurs ont dit sur les colonies romaines dans les Gaules ; je me contenterai de rappeler qu'il existait dans notre ville des fabriques de drap pour les trou-

(8)

pes, de tissus en poil de chèvres, d'étoffes

assez grossières appelées Cilicia ; des prépara- teurs de blanc de craie, des potiers de terre, des sculpteurs assez adroits , à en juger par ce qu'il nous reste de leurs œuvres, etc. J’ajouterai que la navigation de la Moselle a être active, puisque diverses inscriptions font mention de receveurs des droits sur les nautonniers; que

les communications par terre ne l'étaient pas

moins, puisque l’on a découvert les traces de sept ut romaines partant toutes de Metz. Enfin je rappellerai que Domitius Néron fi _ la tentative de réunir par un canal, la Saône ét la Moselle, qui prennent toutes dans leurs sources dans les Vosges. |

Les sacs de Metz par Chrocus, en 262, et par Attila, en 451, détruisirent de fond en comble les monumens de la splendeur romaine ;

la ville qui s ‘étendait fort au loin dans le lieu |

appelé aujourd’hui le Sablon , ne fut plus qu'un vaste monceau de cendres et de ruines; les arts périrent avec les habitans, et de longs siècles de barbarie succédérent à la civilisation et aux lumières. Ce n’est que vers la fin du 8°. siècle, sous Charlemagne , que les sciences et les lettres commencèrent à jeter quelque faible lueur au milieu de cette nuit profonde: ce grand prince, aidé par nos évêques Chrodegand et Angel-

RE a

| (9)

rame, fonda à Metz et à Soissons, des écoles de chant Grégorien, qui servirent de modèles et acquirent une grande célébrité dans les Gaules; des chantres venus de Rome, enseignèrent à toucher de l'orgue, et répandirent le goût de la musique; des maîtres de srammaire et d’a- _rithmétique furent établis dans les abbayes de Metz et de Gorze; Paul diacre écrivit l’histoire de nos évêques. La mort de Charlemagne vint obscurcir cette aurore de bonheur; nos écoles se soutinrent néanmoins plusieurs siècles encore, et l’on y accourait de toutes parts pour entendre les Jallon , les Gauthier de. Mes , les Sigebert de Gemblours. Metz eut alors ses romanciers et ses poëtes: les romans intitulés Mappe- monde et les Sept-Sages datent du 12°. siècle, et, ce qu'il y a de remarquable, tandis que le dernier inspira plus tard Bocace dans la nou- velle de l’heureux palfrenier, Vautre fut le premier ouvrage écrit en langue romane du nord ou en français vulgaire.

Quelques monumens publics que les siècles ont respectés, quelques institutions particulières dont le souvenir nous est transmis par l'histoire, nous donnent une idée , imparfaite il est vrai , de l’état se trouvaient le commerce et les arts à l’'épo- que que nous venons de signaler. Telle est cette basilique majestueuse , qui de nos jours encore, 2

,(10) est l’un des plus élégans comme des plus hardis morceaux de l'architecture ere , et qui, fondée au commencement du 11°. siècle par l'évêque Thierry, n'a été élevée d’abord que jusqu’à la naissance des voûtes, et ne fut con- duite à sa fin que dans les 14°. et 15°. siècles.

Telles furent aussi ces foires franches et ces courses de chevaux que Hérimann, vers la fin du 11°.'siècle, institua dans l’abbaye de St.- Clément, et des prix furent décernés publi- quement aux vainqueurs de ces nouveaux jeux olympiques. Tel fut enfin ce monument de la piété et de la bienfaisance de nos pères, cet hôpital St.-Nicolas, qui a traversé, sans altération, Jes longs siècles de subversion qui nous séparent dense comme pour attester aux hommes qu'il n’y a, sur la terre, de vraiment durables que les bienfaits et la De pareils monumens , de pareilles institutions étaient dignes des es le plus éclairés, et durent avoir pour résultats, d'attirer une foule d'étrangers dans la ville de Metz, d'y améliorer les mœurs, d'y répandre l'instruction , les lumières, et d'y préparer cette heureuse révolution qui fit sa prospérité comme sa gloire dans les siècles suivans.

En effet jusqu'à l'époque du 14°. siècle, Metz n'avait guère usé des franchises et des priviléges | qu ‘elle avait obtenus de la politique des empereurs

(u)

Othon II et Othon IT, priviléges qui la mirent au

rang des quatre villes libres anséatiques de l'Allemagne ; ses efforts avaient été entièrement dirigés contre les prétentions de ses comtes et de ses évêques, et elle ne conserva ses droits

et ses libertés qu'en leur livrant une guerre

continuelle. Les fondemens de la république

messine, ne furent parfaitement assurés que vers

l'an 1300; elle publia alors, sur l’ordre civil et

judiciaire, divers atours ou édits qui établirent

entre toutes les classes de citoyens, une exacte

répartition de la justice, des impôts et des char-

ges publiques; elle en publia d’autres sur les

joûtes, les tournois, etc., non moins remar- quables par leur sagesse, pour une époque

l'Allemagne et Fltalie étaient déchirées par l'anarchie et les dissensions religieuses. L'indus- trie, le commerce furent protégés et encou-

ragés par des réglemens sévères: on fixa Péta- lonnage des mesures et des poids, on institua

des peseurs publics, et. pour plus de précision, les poids furent exécutés en cuivre; on publia des ordonnances sur les nivellemens, les pentes

et la largeur des rues, sur l'entretien des pavés de la ville et des fauxbourgs, alors même que la capitale de la France et. presque toutes les villes de l’Europe , en étaient. privées (*); enfin

(*) Gordoue est la première ville qu'on cite pour l'établis=

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(12)

on accorda des sauve-gardes particulières pour faciliter l'introduction des laines à Metz, ce qui prouve que la fabrication des draperies y était dès-lors en grande activité. Quelques années plus tard, en 1382, les magistrats publièrent un atour général et quantité d’atours particuliers,

sur les arts et métiers qui s’exerçaient alors à

Metz: ces atours sont des monumens précieux pour cette partie de l’histoire de notre pays. La plupart des fabrications y furent classées, une ligne de démarcation exacte et naturelle fut établie entr’elles , et quoique l’atour qui parut à cette époque sur les févres , semble confondre -en un même corps de métier les serruriers, les maréchaux, les taillandiers et les cloutiers, ainsi que plusieurs autres ouvriers travaillant les métaux , il n’en résulte pas moins du texte même de. cet. atour et de beaucoup d’autres, que ces différentes fabrications étaient distinctes par le fait et s’exerçaient séparément.

Si C’est une vérité bien reconnue, de nos jours, que les travaux du corps, comme ceux de l'esprit, se subdivisent d'autant plus qu'ils se perfectionnent et s’agrandissent davantage ; et si, d’un autre côté, l’exacte division des arts méca- niques chez un peuple , prouve, à son tour, un

sement des pavés; il eut lieu vers le milieu du oc. siècle, sous

le califat d'Abdérame II.

ee: SR ——— —_——

(13)

certain degré de perfection et d'avancement dans ces mêmes arts et dans la route de la civi- lisation, ne serons-nous pas obligés de reconnai- tre, Messteurs, et de convenir que, dés le 14°. siècle, nos ancêtres étaient déjà très-avancés sous ce rapport, et laissaient derrière eux la plupart des peuples de l'Europe?

D'ailleurs, indépendamment de ce que l'on pratiquait déjà, depuis un temps immémorial , l'art d'exploiter et de forger le fer dans nos environs, gotamment à Moyeuvre, nous voyons encore par les réglemens précités, que lart d’apprèter les laines, de tondre et de fouler les draps, Part de tanner et de corroyer les cuirs ,: formaient déjà une branche importante et très-étendue de lindustrie d’alorss que la serrurerie , l’art de fabriquer les faulx, la clou- terie, l’art du fourbisseur , de l'armurier, du potier. d’étain , et une quantité d’autres arts ou métiers qu'il serait trop long de citer, et dont les noms nous sont inconnus pour la plupart, avaient prendre un développement non moins considérable. On peut s’en former une idée exacte pour quelquesuns d’entre éux, d’après les dé- nominations qu'ont encore conservées de nos jours plusieurs tues très-anciennes; l'usage étant autrefois de réunir dans un même quartier , les ouvriers qui s’exerçaient à un même art.

(14)

D’autres réglemens publiés à ces époques , ten- dent à protéger le commerce intérieur et d’ex- portation , contre celui des machands forains ; de fortes taxes furent imposées sur les produits des fabriques étrangères, et bien que, d’une part, on ait encouragé l'importation des diverses cé- réales, on accorda, d’une autre, des primes et des franchises pour l'exportation dés vins, prin- cipale richesse de notre sol à cette époque, com- me de nos jours. Si quelques-uns de ces ré- glemens ne semblent pas avoir été établis d'après les principes d’une saine économie politique , ils prouvent du moins que l’industrie pouvait se suffire à elle-même dans la ville de Metz, et que lon attachait la plus grande importance à l'y en- tretenir dans. un certain état de prospérité.

‘Enfin ce qui pourra sur-tout donner une idée

très-avantageuse de Fétat de l’industrie et du S |

commerce dans notre ville, à l'époque des 13°. et 14°. siècles, dont nous parlons; c’est que eha- que corps d'artisans avait alors un chef parti- culier, et qu'il existait un grand maître: des métiers dont l'autorité porta souvent ombrage aux magistrats, puisqu'ils furent obligés de le supprimer par la suite ; c’est que Metz faisait bat- tre à son coin de la monnaie d’or, d'argent et de cuivre, possédait trois lombards ou maisons

de prêt, qui s'y établirent malgré l'opposition

r—

(15)

des magistrats, par la force des circonstances et l'activité du commerce; c’est qu’enfin elle eut jusqu'à soixante changeurs, et que toutes les mon- naies des puissances de l'Europe y avaient cours. L'opulence y était telle en effet, que, malgré les malheurs des temps, de. simples particuliers y étaient devenus les créanciers des princes pour des sommes considérables, et avaient acquis des fiefs sur les terres étrangères. Enflés d’orgueil et d'ambition , dit l’auteur érudit du Précis sur Phistoire de Metz, auquel nous avons beaucoup emprunté, enflés d’orgueil, ils refusérent les ser- vices des feudataires envers leurs seigneurs su- zerains , ils excitèrent la jalousie et le mécon- tentement des princes par la tendance de la ré- publique, à augmenter le nombre des terres franches et des personnes libres.

Ainsi entourée d’ennemis nombreux et re- doutables, obligée souvent de suppléer la force par l’adresse et les talens, la république messine dut être l’une des premières à s'emparer de la dé- couverte du moine allemand Bertold Schwartz, et à l'appliquer à l’art de la guerre : en 1324, lors du siége que la ville eut à soutenir contre une coalition formidable de princes et de sou- verains, parmi lesquels on comptait un duc de Lorraine et un roi de Bohëme, le Comité des sept de la guerre, outre plusieurs autres dis-

(16) positifs très-sages , fit garnir les dix-sept portes, les remparts et les soixante-huit tours qui les flanquaient, d'artillerie de toute espèce, entre autres, de couleuvrines etde serpentines ; c'était donc plusieurs années avant l’époque leur usage s’en introduisit dans le reste de l’Euro- pe (*); àvec ces moyens puissans, les messins repoussèrent victorieusement les ennemis de la patrie. Un siècle après, l'artillerie de la ville était devenue tellement nombreuse et formidable, elle avait acquis une telle célébrité, que les princes et les souverains étrangers se faisaient un plaisir autant qu'un devoir, de venir la visiter dans ses moindres détails, Enfin nous vôyons encore, dans l’année 1515, la république mettre en campagne huit pièces d'artillerie volante, expression, comme l’observe M. de Viville (**), qui sem- blerait prouver que les messins se servirent d’une artillerie légère plusieurs siècles avant les autres peuples de l’Europe.

Pour ne point interrompre la filiation des idées, je ne vous ai point parlé, Messurs, de quel- ques autres arts intéressans que nos ancêtres ont exercés avec plus ou moins de succès et de ta- lens : telle est, par exemple, l'architecture , cet

(*) Dictionnaire du département de la Moselle, tome 1°,

page 97: (**) Même ouvrage, page 194.

(17)

art à la fois si utile, si propre à exciter notre

enthousiasme et notre admiration ! Pour vous

faire connaitre l’état il se trouvait au temps

de la république messine, je dois vous rappeler

que le 11°. siècle avait laissé imparfaite cette vaste

cathédrale fondée par Pévêque Thierry, et que

les 14°., 15°. et 16°. siècles en virent achever

les voûtes, le chœur et la nef. L'histoire trop

souvent ingrate, nous a transmis le nom d’un

certain Perrat, architecte messin, qui, au 14°.

_ siècle, fut chargé d’en construire quelques par- ties, et notamment les tours ; elle nous apprend

encore que c’est à cet habilè artiste que l’on doit

les belles cathédrales de Toul et de Verdun , ainsi

que l’église des Carmes de Metz, dont quelques

restes furent jugés assez précieux sous le rapport

de Part, pour être enlevés à notre ville et déposés dans les musées de la capitale.

Afin de compléter cette courte notice, n’ou- blions pas de dire que ce fut Henry Renconeaux qui, en 1477, fit poser la flèche élancée qui cou- ronne le clocher de mute de notre cathédrale, et que le commencement du 16°. siècle vit mettre seulement la dernière main à ce magnifique ouvrage. Je n'ai pas besoin, MEessœurs , de vous faire sentir combien de tels monumens dépo- sent en faveur du talent et des connaissances de nos ancêtres dans l’art de bâtir; mais je dois

3

22

(18) vous rappeler un fait qui honore le caractère de l'époque ; c'est que Perrat fut enterré dans le temple même qu'il venait d’édifier , sous l’un des autels de la sacristie, on lit encore de nos jours, la modeste épitaphe qui consacre ses titres au respect et à la reconnaissance de ses concitoyens. |

Je vous citeral encore ces ponts, immenses par leur longueur, jetés sur l’un des bras de la Moselle , dès le 13°. siècle, par l’administra'ion de l’antique hôpital St.-Nicolas, moyennant de singuliers droits de péage, qui ne cessèrent que vers l’époque de 1792. Enfin, comme exemple des connaissances mécaniques que possédaient nos ancêtres, je vous rappelerai que les mou- lins à rodet ou à cuveau qu’on voit encore de nos jours aux établissemens de la ville, sur la place de la Préfecture, et qu'on suppose souvent avoir été copiés sur ceux du Basacle à Toulouse, furent inventés et construits, en 1512, par maître François , euré de Mey. habile médecin et géomètre , que les princes recherchaient pour la plantation de leurs jardins et la construction de leurs usines (*).

Je craindrais, Messieurs, d'abuser de votre

(*) Voyez le Dictionnaire du département de la Moselle tome II, page 273.

(19)

complaisance en alongeant davantage ces cita- tions particulières ; je me bornerai à ajouter que la ville de Metz renouvela, en 1412, tous ses atours sur les arts et métiers, et quil en est plusieurs qui prouvent que déjà l'on y exerçait avec une certaine extension, les arts du peintre, du doreur et du sculpteur; que l'imprimerie y fut pratiquée dès l'année 1498, par Jean Magdelaine, et que l'art du peintre verrier le fut dès 1520, par J’alentin Bouch, l'auteur des superbes vitraux du chœur de la cathédrale, qu'il suffit de citer pour en faire l'éloge.

Si maintenant nous reportons nos regards en arriére pour examiner quel fut, à dater du 13°. siècle et durant toute la république messine, * l'état du commerce extérieur de la ville, nous trouverons qu’il dut être aussi actif que le com- portaient les circonstances et les guerres cont- nuelles qu’elle eut à soutenir contre les seigneurs et les princes voisins: en effet, dans les courtes trèves qui survinrent à ces époques désastreuses, nous voyons nos marchands faire un commerce d'échange continuel avec l'Allemagne et les Pays-Bas, et fréquenter les différentes : foires étrangères, principalement celles de Francfort et d'Anvers, qui, dès le 15°. siècle, avaient déjà äcquis de la célébrité dans le nord de l'Europe;

nous voyons nos magistrats sans cesse OCCupés

(20) du soin de réprimer, par la force des armes, le brigandage des seigneurs qui pillaient les mar- chands et les voyageurs sur les routes ou hauts- chemins, arrêtaient les bateaux sur la Moselle, et y imposaient des droits onéreux, quoique la rivière füt réputée franche alors; enfin nous les voyons renouveler fréquemment des traités d’al- liance et de commerce avec les princes souve- rains et les villes libres anséatiques.

Vous trouverez sans doute avec moi, Mes- SIEURS , Que ces circonstances sont des preuves positives, irrécusables en faveur de létendue du commerce de nos ancêtres. Mais si Pactive industrie des messins sut maintenir, pendant de longs siècles , une heureuse opulence dans la cité, elle ne put faire prospérer également bien l’a- ‘griculture dans nos campagnes, continuellement soumises aux fléaux des guerres désastreuses et barbares d'alors: tout se bornait presque à cul- tiver, dans un petit rayon, nos excellens pota- gers, nos vergers Couverts, comme aujourd'hui, d'arbres à fruits délicieux, enfin nos côtes cou- ronnées de vignes produisant avec abondance des vins recommandables sous plus d’un rapport. Ce ne fut que plus tard, sous nos rois, que le laboureur arraché à la glébe et aux vexations de toute espèce, put jouir de quelque tranquillité domestique, et défricher ses terres couvertes de ronces, ou dessécher ses marais pestilentiels.

(a)

Quant à la culture des sciences et des lettres dans la ville de Metz, durant le même intervalle, on ne saurait affirmer qu’elle füt véritablement florissante, quoique l’histoire nous ait transmis les noms de quelques hommes recommandables. Nous n'oserions d’ailleurs eiter avec éloge les chroniques, les ballades et les chansons du 15°. siècle, ni aucun des mystères ou drames reli- gieux qui se jouërent à Metz des 1412, bien que cette ville fut peut-être l’une des premières à posséder de tels spectacles (*). C'était alors la passion des joûtes, des tournois et des bateleurs de toute espèce; de pareils divertissemens joints à l'urbanité constante des messins, aux franchises, à la liberté et à la tranquillité dont jouissait leur cité, lorsque la plupart des villes environnantes étaient exposées à la dévastation et au pillage, durent y attirer une foule considérable d’étran- gers et de personnes remarquables, qui vinrent augmenter la prospérité de l’état et l’opulence des particuliers. Bientôt aussi tant d'avantages amenèrent le débordement du luxe et la dépra- vation des mœurs, le relâchement de toute dis- cipline et finalement les schismes qui en sont la

(*) Ce qui prouve que Metz n’était point étrangère à la renaissance des lettres, c’est qu’en 1501, on y joua publique- ment une comédie de Terence (Précis sur l'histoire de Metz, p. 186).

(22 )

_ suite nécessaire : tous ces maux parvinrent à leur comble au commencement du 16°. siècle, et motivèrent peut-être les reproches amers du célèbre Corneille Agrippa, l'un des syndics et des orateurs de la ville. La peste et la famine qui désolaient alors le pays, contribuèrent à faire fuir les étrangers, et moissonnèrent une multitude prodigieuse d'habitans. Enfin la perte des libertés et des franchises de Metz, sous Henri I T, le siége qu’elle eut à soutenir contre Charles-Quint , la démolition de ses immenses et populeux faubourgs, achevèrent la ruine de son commerce et anéantirent ses anciennes relations avec la Belpique et l'Allemagne , qui lui furent désormais totalement étrangères; Metz, en un mot, cessa d’être une ville libre et ndustrielle ; pour descendre au simple rang d’une cité forte et guerrière. |

Il n'entre pas dans mon sujet d'examiner quelles furent ; par la suite, les autres causes qui contribuërent à taie cet état déplorable des choses, et qui firent qu'en moins d'un siècle

et demi, la ville vit se réduire, de 60 à 20 mille, le nombre de ses habitans, et s’expatrier les familles les plus riches et les plus industrieuses, les hommes les plus recommandables par leur savoir et leurs talens, pour hâter les progrès de : nos voisins dans la carrière des sciences et

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de l'industrie (*). Jetons plutôt un coup d œil rapide sur l’état de notre littérature et de nos beaux-arts aux 16°. et 17°. siècles, et prouvons que nos écrivains, nos artistes d’alors n'étaient point indignes du règne glorieux de Louis-le- Grand.

Quel citoyen, amant de sa patrie , ne connaît, en effet, au moins de réputation, les Boissard, les Cantiuncula, les Pierre Joly, les Ancillon, les Paul Fery, les Jacob Leduchat, et tant d’au- tres qui illustrèrent notre ville par leurs écrits? Metz n’a-t-elle pas eu, dans la médecine, un Ænuce- Foës qui le premier, traduisit Hippocrate ; un /Vaudé qui fut membre de l'Académie des sciences de Berlin; un Chassel, un Sébastien Leclerc et un Naucret, dont les sculptures , les gravures et les tableaux ornèrent les palais des rois, et font encore les délices des amateurs? Enfin n’avons-nous pas euun maréchal de Fabert, auquel l’histoire contemporaine accorde l'hon- neur d’avoir le premier , sous Louis XIII, perfec- tionné les parallèles et mis en usage les cavaliers de tranchées ?

Cet élan ne fut point suspendu dans le siècle

(*) Berlin seul compta 3600 messins de la religion protes- tante, dont plusieurs , illustres par leur naissance et par leurs talens, y occupèrent des emplois importans , et firent partie de l’Académie royale des sciences.

| (24) suivant : nous compterons toujours avec orgueil parmi nos concitoyens, des littérateurs tels que les Montcombre et les Charles de Villers ; des naturalistes, des médecins et des chirurgiens tels que les Buchoz et les Louis ; un physicien tel que Pilastre de Roziers; des ingénieurs militaires tels qu'un Goullet de Rugy auquel on doit le ventilateur et la souris des mineurs, un Liédot qui, après avoir dirigé avec succès les immenses travaux d'Alexandrie et de Turin, mourut glorieusement dans les plaines désertes de la Russie (*) : Metz se rappelle avec un intérêt non moindre, d’avoir donné le jour à un Tschudy qui cultiva à la fois l'agriculture et les muses; à un Persuis qui dirigea l’Académie royale de musique et le Conservatoire, après s'être im- mortalisé par des compositions savantes et agréa- bles; à un Pierre Vezus, mécanicien, qui fut l'inventeur d’une filière, d’un moulin à bluter la poudre, d'une navette volante, etc.; à tant d’autres enfin dont nous aurons bientôt occasion de rappeler les travaux et les services. |

La liste des citoyens qui honorèrent notre ville par leur courage et leurs talens militaires, serait peut-être plus longue encore, mais elle nous éloi- gnerait trop de l’objet spécial de ce discours.

(*) Il était alors colonel, chef de l'état-major général du Génie de la grande armée.

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Cest à l'époque du 18°. siècle, si fécond en hommes recommandables, qu'il faut rapporter également ces travaux immenses qui changèrent totalement la face de Metz, en firent à la fois un des premiers boulevards de la France, une des cités les plus remarquables par le nombre, la beauté, la grandeur des édifices et des éta- blissemens publics. On vit alors, en moins de cinquante années, s'élever comme par enchan- tement, ses remparts, ses casernes, ses hôtels, ses. palais, ses temples, ses séminaires et ses colléges: sa salle de spectacles, ses quais, ses ponts et son port, malheureusement ruiné de nos jours; ses bâtimens pour la douane, ses places et ses fontaines publiques. Le caractère de l'architecture y acquit plus de noblesse, plus de dignité, sans être somptueux, sans cesser d’être grave, simple et tel qu'il convient à une place de guerre. On peut citer comme des mo- dèles en ce genre, les bâtimens qui décorent la place d'armes et celle des spectacles, la caserne de cavalerie de Chambière construite aux frais de la ville, celle de Coislin qu’on doit ‘à la religieuse. humanité d’un prélat que Metz s’honore d’avoir possédé dans son sein, ce vaste hôpital militaire élevé par le souverain dans le faubourg qu'il venait de fortifier et de cons- truire, enfin ce palais, imposant par sa masse,

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( 26 ) _ édifié beaucoup plus tard, et qui, d’abord des-

tiné à l'habitation de l'autorité militaire, fut de-

puis converti en un temple de la justice.

Metz avait alors pour gouverneur M. le maré- chal duc de Belle-Isle qui, se plaisant à en- courager les arts et les sciences utiles, em- ploya constamment le crédit que lui donnaient à la: cour, ses talens comme administrateur et ses services comme homme de guerre, à pro- voquer la plupart des changemens et des insti- tutions qui signalérent cette Roue Peut-être doit-on lui sprocae ) ainsi qu'aux magistrats d'alors, de n’avoir pas assez imité le bel exemple du roi Stanislas qui, appelé également à gou- verner , à régénérer la Lorraine, et dédaignant d'aller chercher au loin, et à grands frais, des architectes, des sculpteurs et divers autres artistes, eut assez de confiance. dans les talens jusqu'alors inaperçus que recélait la patrie, pour les appeler à lui, les forcer en quelque sorte à se développer, à enfanter les chefs-d'œuvre qui ornent encore de nos jours la capitalé de ce vertueux monarque.

Quoi qu'il en soit, vivement frappé de l’état d'inertie se trouvaient les arts et l’industrie dans la ville de Metz, M. le duc de Belle-Isle s’attacha à donner-une existence légale à notre ancienne Académie qui, sous le titre modeste

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de Société d’études, s'était déjà fait connaître par d'intéressantes et d’utiles rècherches. Juste appréciateur du but et des besoins d’une pareille insütution , il ne se borna pas à lui donner des lettres patentes et des priviléges analogues à ceux dont jouissait alors l’Académie de la capitale, il la dota d’une somme de 60,000 francs qui füt déposée à l'Hôtel-de-ville , et dont les revenus furent destinés à exciter l'émulation parmi nos compatriotes, à encourager les productions et les découvertes utiles. |

L'Académie royale des sciences et des arts ne trompa pas l'attente de son illustre protecteur ; elle compta dès l’origine, parmi ses membres titulaires , des hommes du plus grand mérite, et se rendit recommandable par de nombreux, d’'importans travaux, qui malheureusement ne purent être publiés et restèrent, pour la plupart, ensevelis dans les cartons des archives.

Tels sont plusieurs mémoires de notre célèbre Buchoz sur l’histoire naturelle des environs de Metz, sur les épidémies et la médecine en géné- ral; divers mémoires et résultats d'expériences sur la culture des terres, les semis, la tourbe, les engrais marneux, les prairies arüficielles, les pâturages; sur l'éducation desbestiaux, des abeilles, des vers à soie, la culture du colza, qui depuis s’est tant répandue dans notre pays, enfin celle

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de la vigne, des müriers et d’une quantité d’autres arbres ou arbustes utiles, par M. de Tschudy père, l'un des rédacteurs de la grande Ency- clopédie, et par MM. de ka Condamine, Bonnot de Clavillon, Yabbé Gillet, le Payen, de Blair , etc. Parmi les mémoires sur la physique, la chimie et les mathématiques, on distingue ceux de dom Casbois, l’auteur de la couverture des cuves, de la soupape hydraulique et de la manière de purger les baromètres; ceux du célèbre Lombard, professeur à notre Ecole d'artillerie; un mémoire sur ls principe eolorant du sang par M. Hollandre père, enfin plu- sieurs autres mémoires sur l'électricité, l'optique, etc., par Jean-François Bénédictin, les abbés Hiffe, Gillet et Mauduit.

Les arts mécaniques et industriels n’ont point été népligés, ils forment une section très-impor- tante des travaux de notre ancienne Académie : parmi les mémoires descriptifs, on distingue plus particulièrement, celui d’un certain Core, horloger de Metz, sur une nouvelle cheville à accorder les instrumens de musique; les mémoires de M. Jaunez, ancien ingénieur de la ville, sur une cheminée économique, une machine à broyer les pierres et un pressoir à vin, très- simple et trés-ingénieux; un rapport sur les filières à tarauder les peignes de vis, dues au

(29) nommé Borel dit Courtois, mécanicien ; enfin des mémoires sur les syphons à épuisement et les scies composées, par M. Gardeur-Lebrun, ancien ingénieur de la ville, et qui succéda par la suite, à son digne frère, comme inspecteur des études à l'Ecole polytechnique.

Les travaux de l’Académie relatifs aux arts technologiques et aux constructions sont peut- être plus importans encore : telssont , entr'autres, plusieurs mémoires manuscrits sur les pilot, les éboulemens, les travaux de mer, etc., par les célèbres ingénieurs de Cessart et Peronnet; sur la manière de fabriquer les toiles peintes des Indes, par M. Poivre; sur les aciers de cémen- tation par M. Delfosse; sur les montgolfières, par l’infortuné Pilastre de Roziers; enfin tel est un Voyage aux mines de sel de Hallein (*), par notre compatriote M. le marquis Barbé de Marbois , ancien maire de Metz, aujourd'hui pair de France et premier président de la Cour des comptes. * | e.

Après cette longue et pourtant incomplète énumération des titres et des travaux de l’'an- cienne Académie dont, comme on voit, M. le maréchal de Belle-Isle eut tort de désespérer dans son Codicille politique, je crois, Messieurs,

(*) Cet ouvrage a été imprimé depuis, en l'année 1800.

(30) pouvoir me dispenser de vous citer une foule d’autres mémoires, sur les antiquités, l’histoire du pays messin et l'art militaire , qui ayant reçu le jour dans le temps, sont presque générale- ment connus du public.

Cette Société proposa d’ailleurs plusieurs ques- tions de littérature, d'économie publique et commerciäle, pour lesquels elle adjugea des prix considérables: je ne parlerai que des Mémoi- res Sur la navigation des rivières des trois évéchés et sur le commerce de la ville de Metz, qui furent publiés sous ses auspices, en 1773. |

L'Académie avait senti, ce qui a été. justifié de nos jours , que la ville de Metz pouvait reconquérir son ancienne industrie et son com- merce extérieur, que les circonstances politiques et des entraves FA toute espèce, avaient seules pu lui enlever et avaient reportés à Nancy. M de Calonne alors intendant de la prevince à membre titulaire de la Société, combattit lui- même, dans l'un des mémoires précités, un préjugé vraiment funeste et faux militairement parlant, qui veut que les places de guerre n'aient aucune existence commerciale et indus- trielle; il se joignit à une commission chargée d loir le cours de la Moselle , qui eut M.

Gardeur-Lebrun pour rapporteur: les prix

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furent adjugés à deux mémoires très bien faits, l'un de M. Mathis, sur les obstacles physiques qui s'opposent à la navigation de nos rivières, et l’autre, de M. Blouet , avocat au parlement, sur les obstacles politiques qui